(Très) petite anthologie de littérature grecque

Souhaitant effectuer un voyage en famille dans le Péloponnèse pour mes quarante ans (j’ai finalement changé de plan…), je me suis intéressée - et m’intéresse toujours - à la littérature grecque contemporaine et du siècle dernier. Mon objectif est de comprendre ce pays complexe, riche d’une histoire millénaire et qui a récemment beaucoup souffert.

Or, pas facile de trouver des ouvrages d’auteurs grecs traduits en français à Bruxelles ! Voici les livres que j’ai pu lire et ce que j’en ai retenu :

Alexis Zorba, de Nikos Kazantsakis : L’amatrice de danse que je suis a évidemment été séduite par cet extraordinaire Alexis Zorba qui exprime ses émotions en dansant, apparemment de manière très libre sur la plage. Autrement, j’ai bien aimé ce récit assez étonnant de ces deux hommes qui débarquent en Crète pour y gérer une mine et le ton un chouïa pince-sans-rire du narrateur. Et que dire de la fin de leur aventure entrepreneuriale crétoise ? Magistrale.

Athos, le forestier, de Maria Stefanopoulou

Bien que ce roman évoque un très sombre épisode de l’histoire grecque pendant la seconde guerre mondiale, et ses répercussions sur les populations locales, l’autrice ne s’est pas bornée à écrire un roman historique. Au-delà d’un récit vraisemblablement documenté, Maria Stefanopoulou évoque les fêlures et les traumatismes de ses personnages, et de leur descendance, avec poésie et onirisme. Assez captivant.

Eleni, ou personne, de Rhéa Galanaki

Sur le papier, tout me poussait à lire ce livre : une autrice racontant la vie d’une artiste-peintre, Eléni Altamura-Boukouna, qui a dû se travestir pour contourner les interdits sexistes et vivre sa passion. Je suis sortie de cette lecture difficile et désagréable circonspecte, avec l’impression d’avoir traversé un épais brouillard de mots sans comprendre ce que l’autrice souhaite que nous retenions de cette artiste, si ce n’est qu’elle a sombré dans la folie. Étrange.

Liquidations à la grecque, de Petros Markaris

Mon premier polar grec. J’ai dévoré le récit de cette enquête du commissaire Charitos, personnage que l’on retrouve dans d’autres œuvres du même auteur, apparemment. La dénouement est un peu tiré par les cheveux mais ce n’est pas le plus important pour moi car l’auteur m’a tenue en haleine et offert un portrait juste et sincère de la société grecque injustement frappée par la crise financière, économique, sociale ET le mépris des institutions européennes ou des pays dits “frugaux”. Une belle lecture, enrichissante.

Gioconda, de Nikos Kokantzis

Court roman dans lequel l’auteur raconte son amour adolescent et passionné pour une jeune juive pendant la seconde guerre mondiale. L’horreur les rattrape et Gioconda meurt en déportation. Grâce à ce récit fort, direct mais aussi très sensible et personnel, l’auteur donne l’immortalité à sa belle Gioconda, et dépeint une Thessalonique qui n’existe plus, selon lui. A lire.

Mon objectif est d’enrichir ce billet au grès de mes découvertes. Vos suggestions sont les bienvenues !

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