Qui qui suis-je?

 

Pas simple de répondre à cette question quand on y réfléchit. J’ai donc fait le choix de me présenter au travers des livres qui m’ont marquée (positivement, s’entend. Mais je n’exclus pas l’écriture d’un billet sur les livres que j’ai détestés…).

J'espère que ce blog vous incitera à lire et à vous évader depuis votre fauteuil. N'hésitez pas à laisser un commentaire  !

Tout commence sûrement avec Le Diable au corps de Raymond Radiguet et L’île aux trésors de Robert-Louis Stevenson. Lus au début de l’adolescence, alors que je ne brillais pas vraiment à l’école et que mes parents se demandaient ce qu’ils allaient faire de moi, ces livres m’ont révélée. Une porte s’est ouverte et ce fut un soulagement. En faire l’analyse, partager mon avis de lectrice avec des camarades de classe m’ont aussi permis de comprendre que je n’étais peut-être pas une ratée.

 Ensuite, d’autres livres ont succédé, comme :

  • Andromaque de Jean Racine : je ne retiens pas cette pièce de théâtre uniquement parce que j’ai joué un petit rôle dans un spectacle de fin d’année mais aussi pour les grands plaisirs de lectrice et de spectatrice que m’ont offert ce poète de génie. Malgré la sacro-sainte règle des trois unités de la tragédie classique et les alexandrins, les lecteurs/spectateurs explorent les affres de l’âme humaine, les violentes passions ou les sentiments les plus nobles, que Racine dépeint avec beauté et un imaginaire puissant.

  • La série de la “bicyclette bleue” de Régine Deforges. Lus au creux d’un été où je m’ennuyais ferme en attendant la rentrée scolaire, ces romans furent une belle surprise. Lire cette saga a non seulement sauvé mon été mais m’a également permis de découvrir une autrice dont l’univers m’a accompagnée pendant de longues années. J’étais triste d’apprendre son décès, en 2014. Après, vérification, la saga de la bicyclette bleue comprend dix livres en tout (je n’ai pas lu les deux derniers).

  • La Chartreuse de Parme, de Stendhal. Lecture obligatoire en hypokhâgne, ce fut un véritable plaisir de suivre le parcours de Fabrice Del Dongo notamment sur un champ de bataille napoléonienne ou la passion brûlante qu’il suscite chez la Sanseverina. Quelques années plus tard, j’ai lu Le Rouge et le noir qui m’a tout autant conquise. De tous les romanciers français du XIXème siècle, Stendhal est sans doute celui qui m’a le plus séduite. Son côté fougueux et passionné, sans doute.

  • Madame le Secrétaire d’État de Madeleine Albright. Passionnante lecture, entre éclairage certes personnel et surement biaisé sur des évènements désormais historiques et confidences plus personnelles. Le passage dédié au divorce, où Madame Albright dépeint sa grande peine et son désarroi, m’a profondément émue car mes parents étaient en train de se séparer au moment où je lisais ses mémoires. La toute dernière phrase de ce livre m’a longuement suivie : « Certains diront peut-être aussi que grâce à moi, les femmes de ma génération ont appris à marcher la tête haute et que leurs filles n’ont plus peur de prendre la parole ». Ne plus avoir peur, voilà un sacré graal !

  • La Grande mêlée, de Michel Tremblay, qui accompagne ses personnages dans les préparatifs d’un mariage, décrit à la fin du roman avec brio (je m’y suis crue !). J’ai été très touchée par certains passages, notamment celui de l’achat de la robe de mariée, car j’étais moi-même en train d’organiser mon mariage. Lire que des Québécois du début du vingtième siècle pouvaient se poser les mêmes questions que moi avant un tel événement fut réconfortant.

  • Pride and prejudice, de Jane Austen. En cas de coups durs, de coups de mou, Elizabeth Bennet et ses sœurs me font un bien fou. Combien de fois ai-je lu ce classique (tout comme Persuasion, d’ailleurs, de la même autrice)? Aucune idée mais je découvre des choses différentes à chaque lecture et mon avis change sur les personnages au fil des années. Le talent, la finesse et l’intelligence de Jane Austen restent de formidables compagnons.

  • Imaqa, de Flemming Jensen. Devenir maman fut merveilleux mais ne m’a pas laissée indemne non plus. Après avoir englouti des pages et des pages sur la parentalité, l’allaitement ou encore le périnée et avoir (TRES) péniblement fini Quo vadis ? d’Henryk Sienkiewicz, j’ai eu une belle traversée du désert littéraire et mon navire personnel a bien tangué. L’humour de ce livre, mais aussi la réflexion intelligente et grave qu’il apporte sur le phénomène de la colonisation (sujet qui me travaille beaucoup) ont rouvert la porte que je croyais fermée. Un livre essentiel. 

Il y d’autres livres, bien sûr, mais je pense avoir présenté ceux qui m’ont le plus apporté. Si ces livres ont également compté pour vous, je serai heureuse de vous lire !