Toutes les princesses meurent après minuit, de Quentin Zuttion

Connaissant mal l’univers de la bande dessinée (hormis Boule et Bill ou Astérix…), j’ai remarqué une critique plutôt positive de ce livre dans Le Soir et j’ai donc profité d’un dîner au Canard pour en acheter un exemplaire.

Je connais mal cet univers, je l’ai dit, et j’ignore s’il s’agit d’une « BD » ou un « roman graphique ». D’ailleurs quelle est la différence ? Y en a-t-il définition une qui met tout le monde d’accord ? Est-ce que les auteurs/trices de BDs et de romans graphiques se retrouvent chaque année à Angoulême ? J’essaierai de creuser la question.

L’auteur, qui a un compte Instagram disponible ici, s’est inspiré de son adolescence pour peindre le portrait tendre et juste de cette famille au cœur de l’été 1997. Le temps d’une journée, chaque membre de cette famille somme toute « classique » (un papa, une maman, une fille et un garçon) chemine dans sa vie sentimentale : explore de nouveaux horizons ou tire les conclusions qui s’imposent. Mais point de mièvrerie ici. Juste un appel à la douceur des sentiments quand l’expérience est trop amère.

Le portrait et l’histoire du petit garçon, surnommé Lulu, qui adore jouer aux poupées à l’effigie des princesses Disney et qui découvre son attirance pour son ami Yoyo m’ont particulièrement touchée, sans doute par ce que c’est là que Quentin Zuttion vise le plus juste, selon moi. C’est là que ses dessins – qui traduisent les émotions des personnages de façon très convaincante et reflètent la générosité de l’univers intérieur de l’auteur - sont les plus émouvants. Grâce à ces passages parfois drôles ou un peu plus graves, je pense avoir compris ce qu’est la découverte de sa propre homosexualité à l’enfance. La maman que je suis y est très sensible et reconnaissante, aussi.

Outre le cheminement personnel de Lulu, sa sœur ou sa maman, l’auteur évoque également le parcours de cette famille forcée de se réinventer. Là encore, la fin du conte de fée est narrée avec tendresse et, heureusement, l’amour est là. Et, comme le dit Quentin Zuttion : « toutes les princesses meurent après minuit (et renaissent à l’heure de la rosée du matin) ».

Une très jolie découverte. Et mention spéciale pour la bande son très « nineties » qui m’a donné envie de réécouter Mon amie la rose (la version de Natasha Atlas, en ce qui me concerne).

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