Peut-on encore manger des bananes? de Mike Berners-Lee

Je lis assez rarement de la “non-fiction” mais le titre de ce livre, qui dresse le portrait environnemental de chaque objet ou produit de consommation du quotidien ou chaque activité plutôt courante dans les pays occidentaux, a attiré mon attention. Parce que l’urgence climatique est là. Parce que je veux être une “bonne ancêtre”, pour reprendre les mots de Frans Timmermans (voir ici).

Dans ce livre clair, accessible et bourré de conseils, sans être moralisateur ou pédant, Mike Berners-Lee calcule l’empreinte environnementale d’une multitude de produits et de services sur lesquels reposent beaucoup de nos habitudes, de nos modes de vie. Quelques produits manquent toutefois à l’appel, comme les cosmétiques ou les produits d’entretien. Par ailleurs, alors que l’auteur a adapté son œuvre et ses calculs au marché français - apparemment plus vertueux grâce à son mix énergétique plus orienté vers le nucléaire qu’au Royaume-Uni, je me suis souvent demandé pendant ma lecture si ses estimations pouvaient être comparables en Belgique?

Or, dans l’ensemble, même s’il m’est impossible de juger l’approche méthodologique de l’auteur, n’étant pas experte des analyse de cycles de vie et autres systèmes d’évaluation, son approche m’a semblé sérieuse, rigoureuse, et surtout honnête. Mike Berners-Lee souligne à plusieurs reprises qu’il s’agit d’estimations et non de chiffres exacts pour nous des ordres de grandeur sur ce que nous consommons au quotidien et nous faire réfléchir sur ce que nous pouvons faire pour rectifier le tir, individuellement et collectivement.

A mon petit niveau, j’ai compris que je pouvais toujours boire du thé mais que je devais réfléchir à ma consommation de fromages. Un véritable crève-cœur pour moi. Cet exemple peut faire sourire mais illustre bien les changements drastiques à entreprendre pour atteindre un mode de vie à 5 tonnes de CO2e par an (selon Neo et Nea, l’empreinte carbone moyenne d’un.e Belge est de 13,4 tonnes de CO2e). Autant se serrer les coudes.

J’ai dévoré ce livre au ton à la fois sérieux et souriant. Je ne suis évidemment pas parfaite et suis peut-être bien au-dessus des 5 tonnes CO2e par an mais j’y travaille. Ce livre m’a donné des pistes de réflexion et d’actions. Comme ma récente adhésion à une association qui collecte les déchets sauvages dans la rue (et il y en a!). J’étais très fière (et triste, aussi), de remplir mon premier sac poubelle de 60 litres il y a quelques jours.

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